Weber intègre l’offre Tradical® à sa gamme produits et étoffe son panel biosourcé

Weber commercialise Tradical chaux et béton de chanvre

Weber intègre l’offre Tradical® à sa gamme produits et étoffe son panel biosourcé

Cher Visiteur,

Nous vous informons que les sociétés Lhoist et Saint-Gobain Weber France, ont signé un accord pour la commercialisation et la distribution exclusive sur le marché français de la gamme Tradical®.

A compter du 2 mai 2022, Saint-Gobain Weber France devient le canal exclusif de vente pour le marché français de la gamme Tradical® et des autres liants à base de chaux aérienne jusqu’à présent couverte par BCB, filiale du Groupe Lhoist. Il ambitionne de continuer à développer des marchés d’avenir tels que les mortiers durables à base de produits bio-sourcés.

 Dans la pratique, vous pourrez, dès le 2 mai 2022, vous adresser à Saint-Gobain Weber France qui commercialisera, à titre exclusif sur le marché français, l’entièreté de la gamme de produits Tradical® et autres liants à base de chaux aérienne.

Nous vous remercions pour la confiance témoignée à BCB et nous espérons que vous la renouvellerez auprès de Saint-Gobain Weber pour développer encore cette gamme de produits destinée au marché de la construction.

Nous sommes certains que la notoriété de la marque Tradical® associée à l’expertise de leader de Saint-Gobain Weber France sur ce secteur formeront une association favorable à la promotion des solutions bio-sourcées au sein de la filière du bâtiment.

Nous vous prions, Cher Visiteur, de croire en l’expression de nos respectueuses salutations.

savoir-faire enduits et joints à la chaux

Joints et Enduits à la Chaux : Le Guide Pratique

Guide pratique pour l’application des ENDUITS ET JOINTS À LA CHAUX

Samuel Legablier est un artisan qui place la transmission des savoir-faire au cœur de son quotidien. Il est sur le terrain depuis 25 ans. Et son itinéraire l’a amené à rencontrer de nombreux auto-entrepreneurs pour lesquels il a conçu ce guide des enduits et joints à la chaux. Cet ouvrage donne une méthode de travail pour les chantiers. Si les dosages et les classifications sont disponibles dans bien des documents, il manque l’essentiel : la méthodologie pour réussir sa rénovation. Par où commencer, comment et pourquoi faire. Samuel Legablier a consacré 3 ans de son temps pour vous guider pas à pas.

 

Interview de Samuel Legablier, par BCB, en Juin 2021.

 

BCB : Pourquoi vous êtes-vous lancez dans l’aventure de la création d’un guide pratique sur les enduits et les joints à la chaux ?

Samuel Legablier : J’ai toujours aimé enseigner, je suis dans la transmission des savoirs. Et au fur et à mesure que je progressai dans mon activité d’artisan, j’ai constaté que beaucoup de gens voulaient mettre la main à la pâte, pour tout ou partie des travaux de rénovation à réaliser chez eux. Ces mêmes personnes me faisaient la réflexion de ne pas trouver de livre intéressant sur la chaux aérienne. Ce constat m’a surpris parce qu’il existe de nombreuses publications dans le domaine. Mais pas ou peu qui expliquent dans le détail la façon de faire, le geste, l’application sur le chantier.

Par ailleurs, j’ai l’habitude de conseiller mes clients sur leur chantier. Ce qui m’a permis au fil du temps de bien cerner les informations qui sont utiles pour réussir son ouvrage.

 

BCB : Est-ce que vous êtes un artisan formulateur ?

Samuel Legablier : Je ne fais pas d’assemblage pour réaliser un liant par exemple. J’utilise l’offre du marché dans ce domaine. Je détaille justement la bonne chaux à utiliser, les volumes par rapport aux sables et en fonction des types de supports et applications. J’en reste à cette approche précise pour éclairer l’auto-entrepreneur par rapport à l’offre multiple du marché de la chaux aérienne.

À contrario, pour le sable, je précise les enjeux de sa qualité dans un mortier. Il faut être vigilant sur ce qui le compose et ce à quoi il est destiné. Car la durabilité de l’ouvrage en dépend aussi.

 

BCB : Comment avez-vous structuré les sujets si nombreux dans le domaine des enduits et joints en rénovation ?

Samuel Legablier : un constat s’impose, je me suis rendu compte que les bases n’étaient pas maîtrisées. À savoir que faire une gâchée liant + sable + eau posait déjà problème. Ainsi j’ai listé les difficultés pour ensuite les répertorier. J’ai aussi noté la façon de m’organiser sur chantier pour chaque intervention, pendant 3 ans. Je prenais systématiquement des photos des différentes phases. J’ai également beaucoup questionné mes interlocuteurs auto-entrepreneurs.

 

BCB : Que ressort-il de toutes ces observations ?

Samuel Legablier : Un point est essentiel avant même d’aborder le sujet des compétences pour réaliser un ouvrage : il s’agit de l’organisation chantier. Sujet souvent non maîtrisé par l’auto-entrepreneur qui l’amène à traiter des applications sans tenir compte que d’autres phases auraient dues être traitées au préalable (pose de gaines électriques par exemple, donc saignées à reboucher, scellement des boîtiers électriques …).

Je développe aussi des chapitres concernant la lecture de l’existant, Quel est l’état des lieux, que nous indique-t-il, que dois-je envisager comme réparation préalable ? Comment gérer le sujet de l’humidité des parois ? L’analyse initiale est essentielle car elle conditionne une partie des interventions. Par exemple : il y a des des fissures sur ce mur, dans quelle mesure la paroi est impactée ? Et si besoin, comment dois-je la réparer ?

Tous ces points du début du chantier sont très importants à maîtriser. Ils conditionnent la tenue dans le temps de l’ouvrage et la réussite esthétique des enduits et joints envisagés. Cela nécessite de passer par des cases intermédiaires qu’on n’envisageait pas forcément du fait qu’en tant que béotien, on ne dispose pas de l’expérience requise, du coup d’œil qui permet de lister ce qu’il faut faire, et dans quel ordre.

Après seulement dans ce livre, j’aborde la confection des mortiers pour faire les enduits et les joints à la chaux aérienne.

 

BCB : Vous évoquez l’humidité dans le bâti, c’est un sujet complexe ?

Samuel Legablier : Le sujet est difficile car les origines sont multifactorielles. La présence d’humidité est rarement due à un seul phénomène. L’architecture et l’ingénierie peuvent être concernées. A l’échelle des maisons par exemple, si vous avez correctement rénové vos murs, le problème peut s’avérer provenir du drainage des abords. Si la technique employée est défaillante, l’eau sera ramenée au pied des parois et générera de gros désordres. D’où la création d’un chapitre spécifique à cet aspect du chantier (p54) qui est souvent occulté…

Avant le grand saut, c’est-à-dire me lancer dans l’impression de mon ouvrage, je l’ai testé auprès de plusieurs personnes pour disposer d’un retour critique. Ce qui m’a permis de peaufiner certains contenus, pour que la compréhension soit totale. C’est un bel exercice de communication qui m’a également apporté dans ma manière d’exprimer mes idées !

 

Le livre aborde l’ensemble des sujets en plaçant le pourquoi et le comment comme ligne directrice des explications. Quelles chaux pour quelle nature de support, quelle dureté ? Calculer le nombre de sacs de chaux aérienne pour son chantier. Préparer une gâchée en manuelle ou en bétonnière. Réussir le mélange dans sa bétonnière. Les gestes pour poser un mortier, en fonctions des outils à employer, et des applications, du gobetis à la finition. Par où commencer son mur ? Traiter les angles sortants / rentrants…

Ce sont tous ces aspects là et tant d’autres détails qui ne sont pas abordés dans la littérature du bâti, trop orientée réglementation, que Samuel Legablier aborde au travers d’explications associant schémas et photos didactiques.

Vous serez prêts pour vous lancer concrètement dans votre projet de rénovation.

 

A découvrir sur le site de Samuel : autour de la chaux

BCB Tradical, votre spécialiste de la chaux aérienne et de l’enduit à la chaux.

Vos contacts

doublage extérieur béton de chanvre

Visite chantier : doublage extérieur béton de chanvre à Frontignan

Doublage extérieur béton de chanvre pour la rénovation surélévation d’une maison maraîchère

C’est un doublage extérieur béton de chanvre qui a été mis en oeuvre sur l’ensemble des façades pour la rénovation d’une maison maraîchère frontignanaise [34-FR].
Rien de mieux qu’une VISITE CHANTIER pour découvrir tout le potentiel de cette solution particulièrement adaptée au patrimoine

Rénovation béton de chanvre en action          

Une ancienne maison maraîchère frontignanaise a été restauré pour accueillir à la fois la partie habitation et la partie bureau. Il en résulte une modification de l’espace intérieur avec décloisonnement et surélévation partielle. Une attention particulière a été apportée à la nouvelle configuration pour disposer d’une belle luminosité en toutes saisons.

 

Isolation biosourcée avec un doublage extérieur béton de chanvre sur mur traditionnel

Le choix s’est porté sur la solution béton de chanvre, pour sa parfaite compatibilité avec les systèmes constructifs anciens et sa grande efficacité en périodes froide et chaude. N’oublions pas que nous sommes dans le sud, et que finalement la contrainte climatique à gérer est celle des fortes chaleurs. Et cette isolation naturelle a déjà prouvé toute son efficacité dans ce domaine.

En associant isolation biosourcée, ossature bois, mur chauffant avec enduit terre crue, enduit à la chaux, Agnès Walter ALTER LIGNES Architecte livre un ouvrage complètement régénéré, performant, bénéficiant de solutions techniques cohérentes entre elles.

 

Doublage extérieur béton de chanvre pour le confort d’été   

 Le béton de chanvre, c’est une garantie de :

  • Confort thermique Hiver & Eté [zéro climatisation]. Mme Agnès Walter architecte vous fera part de son retour d’expérience consommation énergétique sur l’année. En résumé, très peu de chauffage et aucun rafraîchissement
  • Sécurité incendie [Réaction au feu B,s1-d0 | Résistance au feu EI240 | Lepir 2 = 60 mn ]. L’École Nationale du Chanvre sera présente pour une démonstration de résistance au feu in situ. En résumé, une véritable protection des personnes et de l’ouvrage
  • Faible impact environnemental

 

Fiche chantier

  • Maîtrise d’Ouvrage : privée
  • Maîtrise d’Oeuvre : Agnès WALTER ALTER LIGNES – Architecte du Patrimoine spécialisé Environnement / Mission complète
  • Lieu : 50 Avenue des Jardiniers – 34110 Frontignan
  • Entreprise : Meditrag – 9 Avenue du troisième millénaire – 34630 Saint-Exupéry
  • Isolation béton de chanvre : Doublage isolant Extérieur et parois murs
  • Livraison : 2018

 

Une journée organisée par et en présence de …    

Logo visite chantier A. Walter

 

Autre référence chantier d’Agnès Walter architecte du patrimoine

Restauration du Lavoir de la Garenne, à Vannes. Remplissage des murs pans de bois avec du béton de chanvre Tradical®

 

Votre contact

Service Client Sud-Est  | Mail : weber-sc-sud-est@saint-gobain.com | Tél. 04 90 39 37 00

Recyclerie Ibos par Hanuman architectes

Recyclerie en béton de chanvre à Ibos, une réalisation de l’agence HanUMAN

PORTRAIT D’UN ARCHITECTE QUI CONSTRUIT POUR RÉPONDRE AUX BESOINS FONDAMENTAUX DE L’HOMME

L’agence HanUMAN architecture et urbanisme a élaboré le nouveau concept recyclerie/déchetterie de la Communauté de Commune de Tarbes, situé à Ibos (65). Morgan Guillot évoque son parcours et ses engagements pour une architecture orientée vers le biosourcé et l’autonomie.

Interview de Morgan Guillot architecte par BCB, Février 2021.

 

 

LE CHOIX INITIAL DE LA CONSTRUCTION BOIS ET BIO

 

BCB : Évoquons brièvement votre activité. Vous êtes engagé dans la construction bois et bio. C’est un choix des origines, ou cette démarche s’est imposée au fil du temps ?

Morgan Guillot : Depuis ma période étudiant en fait. Il n’y avait pas encore de formation sur la construction bois, à Bordeaux. En conséquence, j’ai interrompu un certain temps mes études pour aller me former chez un constructeur bois. J’avais déjà cette volonté-là.

Ensuite, j’ai travaillé personnellement sur les questions de l’autonomie. Cela fait maintenant 13 ans.

 

 

LE SUJET FONDAMENTAL DE L’AUTONOMIE DES BÂTIMENTS

 

BCB : Vous évoquez l’aspect autonomie. Comment l’abordez-vous ?

Morgan Guillot : L’objectif est que les personnes soient autonomes. Et le rapport à mes compétences est de pouvoir le faire passer par l’architecture. Dans notre agence, nous nous basons sur la notion des besoins fondamentaux développés par Marshall Rosenberg en particulier, qui énonce justement les différents critères de ces besoins fondamentaux.

On considère souvent la question de l’autonomie autour des besoins de survie : manger, respirer, se mettre en sécurité, se protéger au niveau des températures, boire…Ce sont certains de ces aspects, mais il y en a beaucoup d’autres qui peuvent être encore plus importants pour la vie. Ils sont d’ordre psycho-socio-affectif. L’architecture peut contribuer à cette autonomie et créer du lien social.

Cette démarche appliquée au complexe recyclerie + déchetterie génère la création d’un tiers lieu, un espace à vivre, que le public pourra s’approprier. Cela permet de faire de la cohésion sociale, de faciliter le mouvement des personnes, leurs rencontres, pour créer une dynamique. Il y a le bâtiment et l’autonomie du bâtiment. Et cette articulation entre le lieu et son fonctionnement pour une autonomie se traite sur de nombreux points. Prenons l’exemple de la consommation de l’eau : comment va-t-on la récupérer dans un premier temps, puis la potabiliser dans un second temps ?

Globalement il est compliqué de mettre en œuvre cette autonomie dans les ERP. Mais c’est un beau défi.

 

BCB : A contrario, l’autonomie sur l’habitat individuel serait plus à facile à mettre en place ?

Morgan Guillot : Le sujet est plus facile à amener auprès du particulier à condition que la maitrise d’ouvrage soit déjà dans cette démarche d’habitat autonome. Sinon on retombe sur la nécessité d’un temps long pour aborder le sujet et convaincre. Donc on pourrait réussir du fait de moins de contraintes au niveau conception, mais là, c’est davantage le facteur humain qui apporte des freins peut-être difficilement surmontables.

Donc on en revient au fait que la commande publique autorise pour partie seulement la conception d’ouvrage autonome. Et c’est déjà bien. Pour partie parce l’autonomie pure n’est pas possible au regard des stratégies de politique économique qui sont là pour faire fonctionner la société. Nous sommes ici dans un rapport collectif, et c’est normal ; nous sommes dans une collectivisation des ressources. Donc même si on rend un bâtiment autonome en énergie avec du photovoltaïque par exemple, dans tous les cas on va le maintenir branché sur les réseaux pour qu’il y ait une redistribution. C’est compréhensible à l’échelle du collectif.

 

 

PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS FONDAMENTAUX

 

BCB : Pouvez-vous préciser votre démarche relative aux besoins fondamentaux ?

Morgan Guillot : Pour un bâtiment environnemental ou quel que soit la solution à la question environnementale, nous définissons les besoins fondamentaux et ceux pour lesquels on peut se priver.

Par exemple en ce moment je suis sur un projet de logements qui s’adaptent aux saisons. Nous sommes dans le sud-ouest, avec un climat source de confort, avec des hivers doux. On pourrait peut-être réussir à vivre pendant les 2 mois les plus froids dans un espace restreint et vivre dans des espaces plus généreux le reste de l’année !

J’établis mon modèle de référence par rapport aux maisons en Sibérie où en fait vous avez un plan carré avec 4 pièces, une dans chaque angle. Il y a un angle ou la pièce est plus grande, les 4 pièces servent pendant les mois propices. Et en hiver par grand froid, les habitants ne vivent que dans une pièce. Je ne dis pas qu’il faut procéder à l’identique. Mais on pourrait s’en inspirer et vivre en hiver dans un espace plus cocon, “au coin du feu”, et profiter de l’ensemble de la surface habitable le reste de l’année.

Ce serait une 1ère réponse vis-à-vis du respect environnemental : réduire ses besoins à un niveau acceptable, qui pourrait être différent pour chacun. Mais ce serait déjà une avancée avant même de trouver des solutions technologiques.

 

 

FAIRE CHANGER LE REGARD PORTÉ SUR LES MATÉRIAUX NATURELS

 

BCB : Est-ce que votre démarche architecturale trouve un écho favorable ?

MG : La période covid a révélé, au-delà des problématiques économiques, la non-volonté de faire autrement. Il y a une forme de scepticisme qui amène à un positionnement “je croie ou je ne crois pas en l’utilisation des matériaux naturels”, “je crois ou je ne crois pas à l’impact économique”. La croyance en quelque chose prend le dessus sur l’approche rationnelle. Ainsi ces derniers mois, j’ai été confronté à cette attitude au contact de certains MOA.

Mais pour être positif, et malgré cette difficulté du quotidien, depuis un an, nous avons atteint notre objectif d’avoir 100% de projets environnementaux, 100% biosourcé.

 

“Depuis un an, nous avons atteint notre objectif d’avoir 100% de projets environnementaux, 100% biosourcé”.

 

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Contacts

 

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Recyclerie en béton de chanvre_Ibos ©HanUMAN

Bois et béton de chanvre pour un nouveau concept de Recyclerie

Le SYMAT de Tarbes fait le choix d’un nouveau type de bâtiment Recyclerie en béton de chanvre pour renforcer son action de valorisation des déchets.

A Ibos, dans les Hautes-Pyrénées (65) un bâtiment d’une nouvelle génération est maintenant opérationnel. Il s’agit d’une recyclerie/déchetterie qui procure à la Symat, Syndicat Mixte de Collecte des Déchets, les moyens d’une politique de valorisation des déchets pour privilégier la notion de seconde vie des objets. Le site intègre :

  • Une déchetterie à plat

  • Une recyclerie pour y déposer tous ce qui peut renaître (jouets, vélos, meubles, électroménager, livres vêtements…)

  • Un atelier de petites réparations

  • Une boutique espace de vente des objets recyclés (500 m²)

Rencontre avec Agnès Lazarevitch qui a piloté le projet pour la maîtrise d’ouvrage

 

Interview de Agnès Lazarevitch, maîtrise d’ouvrage publique, par BCB, février 2021

 

 

FAIRE QUE LE DÉCHET DEVIENNE RESSOURCE

 

BCB : Comment est né le concept recyclerie + déchetterie ?

Agnès Lazarevitch :  Cela fait longtemps que le Symat intervient sur 2 grands axes en plus de sa mission initiale de collecte, à savoir :

  • Réduction de la masse de déchets à la base
  • Augmentation du réemploi.

Ces orientations ont induit d’une part la création d’une taxe incitative qui a été mise en place en 2018, elle commence à porter ses fruits, et d’autre part la valorisation du réemploi. Cet aspect-là se fait via le principe de la recyclerie.

L’ensemble du fonctionnement prend du temps pour se mettre en place.

Pour le concept, c’est le fruit d’échange entre différents spécialistes. Un programmiste pour structurer le projet, avec le concours d’associations qui œuvrent dans des domaines aussi divers que l’insertion ou la récupération.

Ce travail global a fait germer l’idée de regrouper déchetterie et recyclerie, parce que la proximité des deux nous semblait devoir inciter davantage au réemploi. Le parcours est construit de sorte que les personnes qui viendront à la déchetterie, passeront devant la recyclerie et se diront peut-être “il y a des objets que je peux déposer là”…Donc l’organisation du lieu déchetterie + recyclerie, outre le fait qu’elle complète un maillage au sud-ouest de l’agglomération tarbaise, doit pouvoir générer, on l’espère, de nouveaux comportements.

 

BCB : Quelle méthodologie avez-vous suivi pour élaborer l’outil recyclerie + déchetterie ?

Agnès Lazarevitch : à partir du moment où nous avons défini les objectifs, il a fallu passer par la phase opérationnelle : trouver un maître d’œuvre, déposer les permis, trouver les entreprises. Le Symat est sur ce projet depuis 4 à 5 ans

 

BCB : Sur quel financement avez-vous pu compter pour un tel projet ?

Agnès Lazarevitch : Nous avons bénéficié de financements apportés par le département des Hautes-Pyrénées, la région Occitanie, et l’ADEME, pour le pôle Recyclerie/Déchetterie.

 

BCB : Comment vous êtes-vous projeté pour définir des objectifs de fonctionnement ?

Agnès Lazarevitch : Nous bénéficions d’un modèle de référence avec la recyclerie des Forges, au nord_est de Tarbes. Nous allons également nous appuyer sur le savoir-faire de l’association Récup’action qui y œuvre déjà. Cette structure s’occupe de réinsertion et va gérer également la recyclerie de Ibos. Donc ce partenaire expérimenté nous a permis de faire des prévisions réalistes quant au volume de produits qui sera traité.

Pour ce qui est de la déchèterie, nous sommes aller chercher des exemples un peu plus loin puisque c’est la première de ce type dans les Hautes Pyrénées

 

 

CRÉER UNE IMAGE FLATTEUSE DU RÉEMPLOI

 

BCB : Le projet sélectionné présente une morphologie inhabituelle dans le monde du déchet.

Agnès Lazarevitch : Pour valoriser l’action de recycler, nous avons voulu rompre avec l’image habituelle du déchet.

Pour être plus incitatif sur la recyclerie d’Ibos, l’idée était de compter sur une image valorisante du site et du bâtiment. Donc de modifier l’idée qu’on se fait des objets usagés. D’où la création d’un bel espace très lumineux, très clair avec une grande vitrine. On est dans la fierté de l’exposition, il s’agit ici d’un travail de mise en valeur de la possibilité du réemploi et de son résultat.

“Il s’agit ici d’un travail de mise en valeur de la possibilité du réemploi”

Et le choix de faire une déchetterie à plat contribue grandement à la conception d’un ouvrage plus facile d’utilisation pour les usagers. On espère que nos choix porteront leurs fruits.

 

 

LA PHASE DE CONCEPTION DE LA RECYCLERIE/DÉCHETTERIE

 

BCB : Est-ce que l’utilisation de matériaux biosourcés pour construire le site était acté dès l’origine ?

Agnès Lazarevitch : Nous avions dans le programme cette volonté d’image, cependant nous étions restés sur un système constructif classique pour ce type de bâtiment.

Nous avons lancé une consultation de maîtrise d’œuvre, et l’agence HanUMAN a été initialement retenue par rapport à sa réponse à notre programme et non par rapport aux matériaux envisagés. Le projet a évolué et nous avons suivi les suggestions du maître d’œuvre, qui nous a orienté vers l’emploi de matériaux biosourcés pour construire l’ouvrage recyclerie/déchetterie. Et nous avons complètement adhéré à ce parti pris du fait de l’évidente convergence avec nos objectifs généraux.

 

Le béton de chanvre envisagé et retenu, est constitué de chènevotte issue de la tige de la plante chanvre, donc on est dans l’optimisation des ressources d’un matériau, ce qui s’apparente à la notion de recyclage. De plus c’est un matériau biosourcé. Donc, Il y a bien une double cohérence avec notre démarche.

Autre point en faveur du béton de chaux chanvre : sa performance au niveau confort d’été : caractéristique essentielle pour notre région.

 

BCB : Cette évolution du système constructif a dû impacter les budgets ?

Agnès Lazarevitch : Le coût s’est avéré plus important. Mais nous avons accepté cette évolution pour disposer d’un bâtiment plus démonstratif et construit en adéquation avec notre démarche de réduction de l’impact environnemental.

 

BOIS, CHAUX, CHANVRE SONT LES MATÉRIAUX PHARES DU PROGRAMME RECYCLERIE/DÉCHETTERIE

 

Ossature bois porteuse recevant le béton de chanvre ©HanUMAN architectes

Ossature bois porteuse recevant le béton de chanvre ©HanUMAN architectes


BCB : Quels écueils avez-vous rencontrés en optant pour la solution béton de chanvre ?

Agnès Lazarevitch : Les points délicats concernaient la préparation, le calage des détails avec les différentes entreprises. Celles-ci ne connaissant pas ce matériau, il a fallu repréciser la chronologie des opérations, la notion d’épaisseurs de recouvrement par exemple…Ce calage effectué, le chantier a parfaitement fonctionné.

Béton de chanvre Tradical®_Recyclerie Ibos en cours de projection ©HanUMAN

Béton de chanvre Tradical®_Recyclerie Ibos en cours de projection ©HanUMAN

Vue intérieure béton de chanvre Tradical®_Recyclerie Ibos ©HanUMAN

Vue intérieure béton de chanvre Tradical®_Recyclerie Ibos ©HanUMAN


BCB : La charpente joue un rôle important sur ce projet, techniquement et esthétiquement.

Agnès Lazarevitch : L’architecte a dessiné le projet, le charpentier l’a rendu exécutable. Et on a gardé toute la charpente intérieure complètement visible, même si le béton de chanvre recouvre un certain nombre d’éléments structurant. L’ossature bois génère un cadre sensible et chaleureux.


BCB : Est-ce que ce bâtiment va être dupliqué à moyen terme ?

AL : Notre bâtiment est spécifique au point que même son environnement immédiat a été aménagé dans une démarche valorisant le réemploi. Ainsi pour les sols et VRD, nous avons mis en place des matériaux concassés et de ce fait retenu une entreprise qui disposait d’une plate-forme de concassage, elle-même récupérant les matériaux. L’aménagement du site s’est fait sur le principe de notre démarche du réemploi.

Il nous paraît important de valoriser ce programme dans sa globalité – typologie du bâtiment / matériaux de constructions et d’aménagement, mode de fonctionnement – sur toute action de communication que nous serons amenés à mettre en place. Nous sommes tout à fait ouverts à le faire visiter. Et d’ores et déjà, dans ce cadre, nous avons valorisé la filière chanvre auprès du Directeur Général de la Caisse des Dépôts.

 

L’ANIMATION DE LA RECYCLERIE EST LA CLÉ DE LA RÉUSSITE POUR FAIRE CHANGER LES COMPORTEMENTS

 

BCB : Vous avez mentionné la présence et l’expertise de l’association Récup’action dans le domaine du recyclage. Pouvez-vous nous précisez son futur rôle ?

Agnès Lazarevitch : La recyclerie sera gérée par cette association. Nous nous appuierons sur un programme pédagogique dont l’objectif essentiel sera d’expliquer les bénéfices du réemploi. Il faut absolument éviter la démarche ” voyez comme ce n’est pas bien de jeter comme vous le faites !”.

Donc nous avons missionné le bureau d’études EUGENE afin de concevoir une signalétique pédagogique pour expliquer la philosophie de la recyclerie, le circuit du don, le réemploi, etc…le recyclage. En démontrant d’une part que cela concerne tout le monde, et d’autre part que l’amélioration globale ” vers moins de déchets” passe par une réduction à la base et par le réemploi.

Au-delà de la vente d’objet réemployé et de l’insertion, l’association organisera, en partenariat avec le Symat, des événements : conférences, expositions qui feront connaître la recyclerie autrement.

Nos ambassadeurs du tri utiliseront également cet espace pour animer des ateliers en direction des scolaires par exemple. Des visites s’organiseront dans ce sens.

“En fait c’est aspect pédagogique est bien notre 3ème objectif”

 

BCB : le bâtiment lui-même est un élément pédagogique ?

Agnès Lazarevitch : Dans cette optique, j’avais proposé qu’on plante du chanvre dans le jardin intérieur. Ce serait un moyen efficace pour expliquer comment est obtenu un des constituants du bâtiment. On verra cela tranquillement après l’ouverture du site.

Globalement, cet ouvrage est exceptionnel pour illustrer la démarche intellectuelle qui mène de l’emploi au réemploi. Avec comme conséquence la réduction concrète de l’impact environnemental. À la fois part son mode constructif et les services proposés.

“Globalement, cet ouvrage est exceptionnel pour illustrer la démarche intellectuelle qui mène de l’emploi au réemploi”.

 

Recyclerie Ibos Signature

LE SYMAT

1/Le siège

Symat | 115 rue de l’Adour – 65460 Bours | http://www.symat.fr/

  • Président : Rémi Carmouze
  • Directrice : Sandrine Roux

 

2/Sa composition

Le SYMAT est un établissement public de coopération intercommunale qui collecte les déchets ménagers, le papier et les emballages de près de 141 000 personnes sur 118 communes des Hautes-Pyrénées. 37 délégués et 37 suppléants sont désignés par ses adhérents avec les Communauté d’Agglomération ou de Communes de  :

  • Tarbes Lourdes Pyrénées,
  • Val d’Arros pour 7 de ses communes.
  • La Haute-Bigorre

 

3/En quelques chiffres

  • 69000 t de déchets collectés en 2018 qui se répartissent comme suit :
  • 34 % Recyclage
  • 30 % Incinération
  • 27% Enfouissement
  • 8 % Valorisation de la matière

 

Fiche chantier Recyclerie Déchetterie Ibos

  • MOA : Symat
  • MOE : HanUMAN architecture et urbanisme | 5 Rue Teulère, 33000 Bordeaux, France | http://www.hanuman-architecture.fr/
  • Charpente / Structure bois : Dasilva | 12 rue Larregain – 64140 Lons
  • Parois verticales isolantes en béton de chanvre :
  • Industriel du béton de chanvre : BCB Tradical®, groupe Lhoist
    • Béton de chanvre Tradical® Mur Isolant avec la chaux Tradical® Thermo + la chènevotte Chanvribat®
    • Le couple chaux chanvre Tradical® Thermo + Chanvribat® est validé par Construire en chanvre et conforme aux exigences performancielles des Règles Professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre
    • Tradical® Thermo est une chaux de classe FL A 3,5 . Selon la norme européenne des chaux de construction NF EN 459
    • Chanvribat® est un chanvre labellisé Granulat Chanvre Construction
    • Ce couple chaux chanvre bénéficie d’une résistance au feu EI 240, la meilleure possible et d’un PV Lepir 2 validé pour 60 mn. Ces éléments confèrent au Béton de Chanvre Tradical® un véritable rôle de sécurité incendie

 

Article complémentaire

Pour aller plus loin

Crédit photos
©HanUMAN architectes

isolation chanvre

Pi-Œuvre – Spécialiste de l’isolation chaux chanvre

Pi-Œuvre, un savoir-faire orienté patrimoine et isolation naturelle

Nous profitons du reportage concernant le chantier de l’Ancien Relais de Chasse du Boulai pour revenir sur le parcours de l’entreprise Pi-Œuvre et ses 18 années d’activité consacrées au patrimoine et aux solutions d’isolation naturelle biosourcées, avec l’interview d’Anthony Stephan, l’un des acteurs de cette structure.

Rencontre avec l’entreprise Pi-Œuvre, en Mars 2021

Pi-Œuvre, entreprise spécialisée Patrimoine et isolation biosourcée

BCB : D’une manière générale, présentez-nous un petit historique de la structure Pi-Œuvre ?

Anthony Stéphan : Nous avons démarré notre activité en 2013, autour de 3 grands axes. La partie dédiée maçonnerie du bâti ancien est de mon ressort. Enduit / Aménagement / Décoration / Finition haut de gamme, concernent Raphaël Giralt, mon binôme. Et le 3ème domaine du béton de chanvre, est à l’origine de la mutualisation de nos compétences. Il fait le lien entre la chaux pour Raphaël et le bâti ancien me concernant. Donc notre cœur d’activité est la maçonnerie du bâti ancien et l’isolation naturelle avec des matériaux biosourcés.

 

BCB : Et avant l’aventure Pi-Œuvre ?

AS : Raphaël Giralt et moi-même nous trouvons dans le bâtiment suite à nos reconversions professionnelles. De mon côté, j’ai suivi une formation de maçon pour le bâti ancien. Je me dirigeai vers le MH et j’étais intéressé par l’écoconstruction. Et j’ai commencé ma nouvelle vie professionnelle au sein de l’entreprise Batiéthic qui démarrait son activité basée sur le béton de chanvre projeté. Donc je suis tombé dedans dès le départ.
Et pour Raphaël Giralt, sa reconversion l’a amené au travail de la chaux aérienne et au chanvre également.

 

BCB : Vous avez prochainement un chantier à faire avec de la chaux vive.

AS : Effectivement, c”est un manoir du XVIIIe, l’intégralité est à restaurer. Dont une grande partie des murs à colombage à l’étage et un rdc en brique et silex. Les colombages pour la majorité vont être repris en béton de chanvre. A la demande de l’architecte, nous allons éteindre de la chaux vive pour confectionner une “chaux en pâte maison”. A partir de là nous formulerons nos enduits traditionnels pour les finitions intérieure et extérieure. De même que pour le badigeon posé à fresco et qui sera issu de la préparation de la chaux en pâte.

 

BCB : Pour cet édifice classé, vous disposez d’une qualification spécifique ?

Nous disposons d’une qualification CIP Patrimoine qui est un Certificat d’Identification Professionnel sur la maçonnerie du bâti ancien et donc d’une reconnaissance de nos capacités à intervenir sur le patrimoine. La taille de notre entreprise n’est pas adaptée pour disposer d’une qualification Monuments Historiques. Mais nous sommes reconnus à ce niveau-là. Pi-Œuvre a été la 1ère entreprise à obtenir ce certificat en Normandie quand cette qualification s’est mise en place.

 

BCB : Quels chantiers remarquables jalonnent votre parcours pro ?

AS : Il y a plusieurs types de chantiers que nous pouvons mettre en avant. De la restauration du patrimoine jusqu’à la décoration. Et qui représentent bien nos 3 domaines de prédilection : maçonnerie, biosourcé et finition décorative.

 

En patrimoine, me viennent à l’esprit 3 belles références très différentes les unes des autres au niveau des compétences en jeu. A savoir :

  • Restauration des façades d’un château du 17è, dans le Perche, avec la restauration de 1000 m² de façade, enduit et pierre de taille
Château du 17è dans le Perche, état initial

Château du 17è dans le Perche, état initial

Restauration par Pi-Œuvre d'un château du 17è dans le Perche

Restauration par Pi-Œuvre d’un château du 17è dans le Perche

  • Rénovation complète d’une maison du moyen-âge, à colombage

    Avec aménagement de chambres à coucher et salles de bains en lieu et place des caves initialement existantes. La grande difficulté résidait en la création d’un vide sanitaire. Nous avons pu le réaliser avec notre système spécifique de faible hauteur. Ce système intégre la mise en place d’un plancher suspendu hors sol avec pose d’un parquet pour la finition. L’ouvrage est complété par un enduit chaux anti-salpêtre sur les murs et un doublage isolant des parois avec du béton de chanvre

 

  • Très belle maison de maître de 1870, restaurée pendant le confinement en Picardie.

    Ses façades sont faites de briques rouges alternées avec des briques blanches. L’ouvrage a été repeint à maintes reprises, détériorant du coup ses briques. Nous avons ré-enduit l’ensemble avec des enduits chaux sable et restitué l’esthétique de l’ouvrage avec un badigeon. Cette finition posée à fresco reprend le code couleur des matériaux d’origine.

 

“Nous faisons aussi des murs objets, nous y déployons alors notre créativité”.

C’est la force du béton de chanvre que de pouvoir s’adapter à toute sorte de forme. Arrêtons de travailler sur des murs rectilignes ! Autrement, autant mettre de la plaque !

  • Et cela se concrétise sur un chantier par la création de murs en demi-cylindre. En accompagnement d’un poêle de section circulaire placé au centre de cet espace aux formes inhabituelles, réalisées en béton de chanvre projeté

Plus ponctuellement, nous faisons également de la décoration intégrant des formes organiques à même le mur.

  • Exemple ici d’un mur sur lequel nous avons créé de faux bouleaux, comme s’il y avait une forêt dans le mur
Faux bouleaux à la chaux pour un décor mural

crédit photo©Pi-Œuvre

isolation chanvre pi-oeuvre

crédit photo©Pi-Œuvre

 

“C’est la force du béton de chanvre que de pouvoir s’adapter à toute sorte de forme”.

 

Pour aller plus loin 

Rénovation d'une longère en Dordogne avec le béton de chanvre

Un apiculteur fan de béton de chanvre

Le béton de chanvre s’adapte parfaitement à toutes les contraintes de la rénovation.

Un doublage en béton de chanvre, ce sont l’application et le matériau retenus par ce spécialiste de la nature pour son projet de nouvelle implantation en Dordogne. Son choix se concrétise par l’isolation intérieure d’une ferme du début XIXe, réalisée de main de maître avec un rendu parfait.

Interview de Olivier Waëltélé, maître d’ouvrage privé, par BCB, le 23 10 2020

 

UNE MAISON ET SES DÉPENDANCES A RÉNOVER POUR UN CHANGEMENT DE VIE

BCB :  Présentez-nous le lieu que vous avez entrepris de rénover

Olivier Waëltélé : L’ensemble était assez délabré du fait d’un lieu à l’abandon depuis une dizaine d’année. Il n’y avait pas eu d’aménagements particuliers, de rénovation, juste un point d’eau, pas de toilettes, de douche, de salle d’eau. Cette ferme était restée dans sa poussière.

Toutefois, le site présente un véritable intérêt parce qu’il comprend plusieurs ouvrages qui me permettent de m’établir ici, à la fois pour y vivre et y travailler. Je suis apiculteur, et je change de région pour m’établir en Dordogne, et là je dispose d’une partie habitation, d’une grange et d’un ancien séchoir à tabac (actuellement ouvert sur un côté) que nous allons transformer en miellerie Cette miellerie sera fermée au moyen de parois en panneaux de fibre de bois positionnées entre les poteaux qui supportent la toiture.

Etat des lieux de la ferme avant restauration_Dordogne

BCB : Quel était l’état des lieux ?

OW : Dans la maison principale, les murs étaient recouverts d’un vieux plâtre. La toiture était en bon état. On a vidé la maison de fond en comble, décroûté les murs, enlevé ce qui faisait office de plancher, dans le but de tout refaire jusqu’au 1er niveau.

 

RIEN DE MIEUX QU’UN ARCHITECTE POUR APPORTER UN REGARD EXTÉRIEUR RÉGÉNÉRATEUR

 

BCB : Vous avez missionné un architecte pour vous aider dans votre projet…

OW : Un architecte est intervenu pour nous proposer des solutions d’aménagement et pour coordonner les travaux du gros-œuvre. Dans la maison principale par exemple nous avons géré plusieurs modifications de l’existant et son aide a été précieuse sur 3 points importants :

  • Une grande cheminée scindait la pièce principale en deux. Nous l’avons supprimée afin de disposer d’un grand espace à vivre. Il a fallu donc intervenir jusque dans la toiture pour supprimer complètement le conduit et dégager ainsi l’espace de ce niveau.
  • Pour gagner encore des m², la cuisine a été repensée à l’extérieur du corps principale, en lieu et place de la dépendance jouxtante. L’accès se fait par l’ancienne porte menant au jardin. L’ensemble de ce nouvel espace est isolé en béton de chanvre.
  • Et pour finir, il a fallu araser un rocher affleurant dans le séjour, et qui était masqué initialement par un plancher de fortune.

Je n’aurais jamais pensé par exemple recréer une cuisine de toute pièce en réutilisant partiellement les murs de la structure extérieure, en profitant pour programmer ultérieurement la création d’un spa.

Le concours de notre architecte nous a permis de penser notre projet initial autrement. Il a grandement contribué à la réorganisation du niveau principal avec la création de petits escaliers pour aller à la cave ou accéder aux chambres à l’étage. au 1er niveau et avec la mise en place de cloison la partie chambre et salle d’eau.

L’entreprise est intervenue pour faire l’extension, donc la nouvelle cuisine et les dalles…

 

ORGANISATION CHANTIER BÉTON DE CHANVRE

 

BCB : Comment avez-vous fait le choix du béton de chanvre ?

OW : Tout simplement en surfant sur internet. Je cherchais des solutions d’isolations compatibles avec des murs traditionnels en pierre.

 

BCB : Comment avez-vous géré la réalisation du doublage isolant en béton de chanvre, puisque vous en êtes l’applicateur ?

OW : Je suis apiculteur donc en été ce n’est pas la peine d’y penser. Autre point, je suis en région parisienne donc loin du chantier avec cette maison qui se situe entre Sarlat et Souillac. Donc mon intervention s’est faite de Septembre 2019 à Février/Mars 2020.

Le fait que la maison n’était pourvue d’aucune commodité s’est révélé un point positif en m’évitant la suppression d’anciens réseaux d’eau ou d’électricité, me faisant gagner un temps précieux dans mon intervention.

Il a fallu simplement décroûter le vieux plâtre en place pour revenir au support pierres locales d’origine.

On peut résumer le planning de mes interventions successives comme suit :
  • SEPTEMBRE 2019, mise en place de l’électricité
  • Concernant l’électricité, j’ai tiré les câbles et fixé les prises. Et un des avantages du béton de chanvre est de pouvoir tout intégrer dans son épaisseur et préposer les prises directement sur l’ossature secondaire.
  • Puis j’ai fixé toutes les lambourdes sur les murs, timing : 1 semaine à 10 jours. En réglant la profondeur de vis pour les banches avec le laser. Cet outil est très précieux car il facilite énormément ce travail.
  • L’épaisseur fluctue sur ces murs anciens pour lesquels il faut rattraper quelques aplombs ou combler des retraits. On obtient à l’arrivée un ouvrage parfaitement droit à partir de murs très disparates.
  • OCTOBRE 2019 : on est venu une semaine pour faire la cuisine
  • NOVEMBRE 2019 : on a fait les toilettes et la chambre.

…Interruption cause covid19…

  • SEPTEMBRE OCTOBRE 2020 : à chaque fois une semaine, avec une remise en route assez simple du fait du réglage initial du système vis/lambourdes.

 

A l’arrivée les doublages en béton de chanvre sont parfaitement plans, présentant une belle matière chaux+chanvre. L’ouvrage livre une surface idéale pour recevoir la finition enduit traditionnel à la chaux, qui sera réalisée très prochainement par un professionnel en ce début d’année 2021.

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LES AMÉNAGEMENTS COMPLÉMENTAIRES

 

BCB : Pour quel type de chauffage avez-vous opté ?

OW : On met en place une chaudière à pellet pour chauffer la cuisine, le séjour (au moyen d’un plancher chauffant basse température) les chambres du rdc et de l’étage. J’ai vu que les 2 se mariaient particulièrement bien ensemble : plancher chauffant basse température et béton de chanvre. J’ai lu tout cela donc je suis maintenant impatient de le tester.

 

OW : toujours dans le chapitre finition, le sol rdc sera fini avec du travertin qui est une pierre texturée, en quelque sorte un marbre mat. Pas de bois pour éviter de mettre un isolant sur le système de plancher chauffant.

Séjour fini : Enduit de finition à la chaux Tradical® sur le Doublage Béton de chanvre Tradical®

 

FICHE CHANTIER DOUBLAGE BÉTON DE CHANVRE

  • Lieu : Dordogne (24 – FR)
  • Durée du chantier : 12 mois
  • Date livraison : 2020
  • MOA : Olivier Waëltélé – A suivre sur : https://images.beeflow.fr/
  • Maîtrise d’Œuvre :

 

Application biosourcée béton de chanvre

  • Béton de chanvre Tradical® en application DOUBLAGE ISOLANT : avec la chaux Tradical® Thermo + la chènevotte Chanvribat®
  • Surface doublée : 106 m²
    • Le couple chaux chanvre Tradical® Thermo + Chanvribat® est validé par Construire en chanvre et conforme aux exigences performancielles des Règles Professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre
    • Tradical® Thermo est une chaux de classe FL A 3,5 selon la norme européenne des chaux de construction NF EN 459
    • Chanvribat® est un chanvre labellisé Granulat Chanvre Construction
    • Ce couple chaux chanvre bénéficie d’une résistance au feu EI 240, la meilleure possible et qui confère au Béton de Chanvre Tradical® un véritable rôle de sécurité incendie
  • Épaisseur de l’application : Sur 12 cm d’épaisseur

 

Crédit photo de l’ensemble des visuels de l’article

  • ©Olivier Waëltélé

 

Chauffage

  • Poêle à pellet pour chauffage plancher basse température

 

VOTRE CONTACT POUR ALLER PLUS LOIN

Service Client Sud-Ouest | Mail : weber-sc-sud-ouest@saint-gobain.com | Tél. 05 62 74 85 00

construction avec béton de chanvre Tradical

Visite chantier d’une construction en béton de chanvre

Rien de mieux qu’une visite chantier pour découvrir tout le potentiel du biosourcé, notamment le Béton de Chanvre.

 

Chantier en action  

L’agence Plus Architectes organise une visite chantier, en périphérie de Bordeaux. Ainsi à FARGUES se construit une maison bioclimatique intégrant bois et béton de chanvre.
Nous vous proposons d’en découvrir la genèse en la présence de l’architecte du projet, de l’entreprise et de l’industriel Tradical®, concepteur du béton de chanvre
Vous assisterez à la projection mécanique de ce matériau biosourcé dont une partie sera déjà en place, Et qui constituera au final les parois isolantes et la chape isolante.

 

Pour des performances élevées   

La maîtrise d’œuvre Plus Architectes est une agence spécialisée en construction écologique en bois, à faible consommation énergétique.

Dans ce cadre elle intègre logiquement le béton de chanvre dont les qualités sont de haut niveau en termes :

  • de confort thermique Hiver & Eté [zéro climatisation ]
  • de sécurité incendie [ Réaction au feu B,s1-d0 | Résistance au feu EI240 | Lepir 2 = 60 mn ]
  • d’impact environnemental

 

Fiche chantier 

  • Maîtrise d’ouvrage : Privé
  • Maîtrise d’œuvre : Plus Architectes | Agence de BORDEAUX : 92 Rue Lavergne 33310 Lormont
  • Entreprise applicatrice Béton de chanvre : Echo&Co, Mickaël Gestas Captieux 33840
  • Béton de chanvre : en application Mur et chape avec la chaux Tradical® Thermo et la chènevotte Chanvribat®
  • Ossature et Parement façade : bois
  • Livraison : 2021

 

INVITATION VISITE DE CHANTIER BÉTON DE CHANVRE

Date : 18 février 2021
Lieu : 1 chemin du Lavoir | 33370 Fargues Saint Hilaire

INSCRIPTION OBLIGATOIRE et à destination des professionnels uniquement

  • Afin de parcourir le chantier dans le respect des règles sanitaires en vigueur, la visite est organisée par groupe de 6 personnes maximum.
  • Pour y participer, l’inscription est donc obligatoire.
  • Merci alors de retourner à l’agence PLUS ARCHITECTES, à l’adresse mail suivante : melodiejacob@plusarchitectes.fr  votre choix d’horaire et vos coordonnées, comme indiqué ci-dessous 

PLANNING DE VISITE CHANTIER

  • Horaires disponibles : 10 h à 10 h 45   |  11 h à 11 h 45  |   14 h à 14 h 45  |  15 h à 15 h 45
  • Nom :  …….
  • Activité : …….
  • tél mobile :  ……
  • Horaire de visite retenue : ……

Nous espérons que ce programme retiendra votre attention.

Si vous avez des projets à venir dans lesquels vous souhaitez intégrer toutes les performances thermohygrodynamiques du béton de chanvre,

Nous serons heureux de pouvoir échanger avec vous en vous apportant toute notre expérience acquise depuis 25 ans sur l’ensemble des typologies architecturales en construction et en rénovation.

 

Votre contact

Service Client Sud-Ouest | Mail : weber-sc-sud-ouest@saint-gobain.com | Tél. 05 62 74 85 00

 

Une journée organisée par 

Les acteurs de la construction béton de chanvre

 

Et pendant ce temps le chantier avance

 

Crédit de l’ensemble des photos : ©PlusArchitectes

Restauration du Fort du Moulin sur l'Île de Port Cros

Le Fort du Moulin, restauration du patrimoine de Port-Cros

Restauration à la chaux du patrimoine historique de Port-Cros.

La restauration du patrimoine de Port-Cros continue avec la livraison du Fort du Moulin (Île de Port Cros dans le Var /83 – FR). L’entreprise Arléa Patrimoine est intervenue sur l’ensemble des 3 phases du chantier, depuis 2017. Avec dans un premier temps la restauration de la tour, dans un second temps les remparts de la forteresse, puis enfin l’intervention dans l’enceinte avec la restauration d’un bâtiment.

Le fort du Moulin est un des 4 forts de l’île destiné à l’origine à sécuriser la rade d’Hyères. Construit sous Richelieu, cet ouvrage classé Monument Historique présentait un état de dégradation très important nécessitant une restauration urgente et complète.

Interview de Christophe Valstar, dirigeant de Arléa Patrimoine, par BCB, en octobre 2020

 

RESTAURATION DE LA TOUR DOMINANT LA MER SUR 360°

 

BCB : L’embase de la tour a demandé un soin particulier pour restituer son intégrité.

Christophe Valstar (Arléa Patrimoine) : Il y a eu un déchaussement de la plaque rocheuse Tout le rempart étaient en désaplomb, en porte à faux sur 1 m. Une entreprise spécialisée a mis des pieux dans la roche, purgé la roche. Puis l’entreprise Garelli a fait une grosse pièce en béton sur ces tirants pris dans la roche

 

 

RÉPARATION DE LA L’ASSISE DE LA TOUR

 

BCB : Comment avez-vous habillé cette reprise de fondation en béton armé ?

CV : Nous avons reconstitué un parement avec maçonnage de pierre et enduit à la chaux pour recouvrir cette nouvelle assise. Dans un premier temps il a fallu refaire une assise plate dans la roche, que l’on a coupé sur 30 cm. Nous avons ainsi constitué une embase plane nous servant d’appui pour démarrer le maçonnage. Dans un deuxième temps, nous avons mis en place des gabarits métallique pour reconstituer le galbe de la forme générale du soubassement de la tour.

recréation de l'assise de la tour du Fort du Moulin - Port Cros

recréation de l’assise de la tour du Fort du Moulin – Port Cros

 

BCB : Vous avez-eu à traiter le point délicat de la jonction avec la partie supérieure

CV : Nous avons remaçonné jusqu’au-dessus de la nouvelle assise pour faire la jonction avec la partie supérieure de la paroi. On a placé des agrafes en inox à l’avancement du montage du parement afin de le solidariser mécaniquement avec le support. On a procédé de même mais longitudinalement avec des baguettes inox prises dans le parement. L’ensemble des renforts jouent du coup aussi le rôle de gabarit restituant la forme tronconique de l’assise de l’ouvrage. L’ensemble du parement pierre est recouvert par 5 à 6 cm d’un enduit traditionnel compte tenu des variations d’épaisseurs à rattraper pour se retrouver au nu de l’enduit existant.

 

BCB : Les pierres réutilisées sont celles du site ?

AP : Il n’y a que des pierres récupérées dans les massifs forestiers sur l’ile de Port Cros. Nous avons passé des journées entières de ramassage. Le tout charroyé au moyen d’une brouette à moteur, à chenille, qui permet de véhiculer 3 t de matériaux. Le terrain est difficilement praticable. Ce travail de collecte est conséquent parce qu’on est sur une ile. Le moindre matériau est déplacé 3 fois ! Cela nous impose une manutention énorme.

 

BCB : Vous avez fait une recherche de teinte pour retrouver la couleur en place 

AP : Nous avions l’avantage de connaître le site depuis quelques années, et donc de maîtriser l’aspect teintes. Ici c’est principalement de la terre de sienne.

Pour la composition, on ajoute du sable lavé pour que le mortier soit un peu plus aéré. Les sables sont trop fins au départ et on risque la fissuration quand on met de l’épaisseur comme dans notre cas. Et on met aussi du petit gravillon roulé que je trouve en carrière, ce qui nous permet de retrouver ce grain qu’on avait autrefois quand les artisans utilisaient du sable de plage. Cela donne de la texture et accroche la lumière. En tout cas, il faut être très vigilant sur la composition granulométrique quand on fait de l’épaisseur.

 

BCB : Pour la finition, c’est presque un enduit à pierre vue que vous avez fait !

CV : Il est affleurant et sa prise à la lumière est quasi identique à celle de l’enduit existant au-dessus. La chaux est préparée avec un mélange de chaux Tradical® Bâtir et de chaux aérienne Tradical® H 98, en proportion 50/50, alors que lorsqu’on maçonne, on utilise Tradical® Bâtir tel.

  • La surface enduite en soubassement représente 65 m².
  • Notre intervention portait également sur la tour au-dessus. En décroûtant l’ensemble du support, nous sommes tombés sur d’anciennes réparations, avec des pierres debout par exemple. Ponctuellement, nous avons remaillé des pierres dans le cas de gros dégâts. Cet ensemble représentait une surface de 250 m²

 

DE NOUVEAUX ENDUITS POUR LES REMPARTS

 

BCB : On voit sur la photo ci-dessous à gauche, l’état général de dégradation des enduits et même des murs, en général sur le fort. La maîtrise d’œuvre a opté pour quelle solution ?  

CV : On peut dire que le lieu était à l’abandon complet. D’où le niveau de détérioration. Au point que certaines parties ont dû être rechargées en pierres.

Notre regard habitué à voir la pierre, nous incite à restituer des ouvrages finis se rapprochant de cet état actuel, mais en “neuf”. Historiquement, tous ces bâtiments militaires étaient enduits. L’enduit était là pour protéger les murs. Donc nous avons réparé ces murs d’enceinte, côtés intérieurs comme extérieurs sur 1300 m², lors de la 2ème tranche des travaux.

En quantitatif, on a utilisé 60 big bags de sable et une vingtaine de palettes de Tradical® Bâtir et Tradical® H 98, avec une coloration du mortier à la terre de sienne.

 

BCB : les surfaces à enduire sont d’un seul tenant sans modénature pour limiter les surfaces. Comment avez-vous procédé pour éviter toute trace de reprise ?

AP : On procède différemment : on travaille à 2 compagnons par étage d’échafaudage, on avance en se passant la lance d’étage à étage. On progresse petit à petit de la gauche vers la droite, les raccords se font toujours à la verticale. Quand on fait ce type d’ouvrage, on met du monde.

Vue extérieure du rempart enduit avec les chaux Tradical®

Vue extérieure du rempart enduit avec les chaux Tradical®

 

L’ART DE LA LOGISTIQUE DANS LE CADRE DE LA RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

BCB : Le fait d’œuvrer sur un site insulaire apporte des contraintes logistiques ?

CV : Précédemment, j’évoquais l’utilisation de la pierre en local. Les autres matériaux, chaux et sable, proviennent du continent. On utilise un sable bien particulier car il permet déjà de s’approcher de la teinte finale que l’on veut obtenir. Il s’agit du sable de Vaugines, c’est une carrière proche d’Aix en Provence. Il est livré en 19 ou 24 t au port du Lavandou. De là, une compagnie avec laquelle on travaille depuis longtemps, prend nos big-bags, les amène sur l’ile. On décharge les big bag pour ensuite les acheminer avec notre petite brouette à moteur, à l’intérieur de l’enceinte du chantier. Donc effectivement c’est une contrainte à intégrer dans le phasage opérationnel.

 

PRÉPARER LES SUPPORTS, PUIS ENDUIRE À LA CHAUX

 

BCB : Il y a une métamorphose entre l’avant et l’après. Quelles opérations avez-vous mené avant de faire l’enduit traditionnel à la chaux en 3 couches ?

CV : Sur les moellons qui n’étaient plus protégés par un enduit, on a procédé à un lavage à grandes eaux, 2 à 3 fois, sans pression, pour enlever la poussière, les lichens, la terre…Entre chaque passage, on laisse complètement sécher. Cette seule phase nous a occupé une grande semaine.

 

Tous les enduits encore présents ont été décroûtés, soit une surface totale de 1300 m² à 5 compagnons. Avec évacuation de l’ensemble des gravats.

 

L’enduit traditionnel s’est fait dans les règles de l’art, avec des temps de séchage conséquents entre chaque couche : gobetis, puis 2 semaines de séchage, suivi du corps d’enduit avec 3 semaines de séchage, puis finition.

 

 

DE LA GESTION DES DÉCHETS LORS DE LA RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

BCB : Quelles sont les contraintes liées aux déchets ?

CV : Le problème des gravats est généré est dû au fait que nous intervenons au cœur d’un parc naturel, qui plus est, sur une île. Nous devons répondre à des restrictions particulières : c’est-à-dire qu’on ne peut pas réutiliser les gravats sur l’île. Écologiquement cela pourrait être vertueux, réutiliser des mortiers de chaux broyés à d’autres fin que celle d’un enduit. Mais en fait, lors du décroûtage par exemple, les morceaux tombant au sol sont pollués : en les ramassant on emporte également de la terre dans laquelle, à Port Cros, sont présentes des graines d’oxalis, qui est le petit trèfle au fleur jaune omniprésent sur l’île. Automatiquement, cela pollue les gravats qu’on ne peut pas remettre pour aménager les chemins par exemple parce qu’on va avoir cette fleur qui va proliférer.

Donc tous les gravats sont mis en bigbag, évacués par la mer, récupéré au port et amené en décharge. Une logistique obligatoire pour les matériaux remplacés.

 

 

 

RÉPARATION ET REMPLACEMENT DE PIERRES DE TAILLE

 

BCB : Dans la phase 2 de la restauration du fort, vous êtes intervenus également dans le registre de la taille de pierre pour des éléments spécifiques

CV : Certaine pierres de taille étaient très dégradées. Et il a fallu les remplacer, pour recomposer les modénatures partiellement ou complètement.

 

1.     Réparation d’une chaîne d’angle

Par exemple, certaines pierres de cette chaîne d’angle étaient tellement érodées qu’elles étaient quasiment parties en sable. Et donc là il y a eu une recherche de grain de pierre pour essayer de retrouver la même teinte, la même texture. Puis repositionnement pour une intégration à l’existant.

2.     Montage à sec d’un encadrement en pierre puis mise en place

Nous avons reproduit les encadrements d’une ouverture. On en voit ci-dessous la préparation du montage avec la mise en place à sec des différents blocs prêts pour la pose. Puis suit le maçonnage dans le muret. On voit des armatures en fibres de verre, blanches, ce sont des tiges de fil de verres, qu’on met sur les ouvrages quand on a besoin de résistance. Parce qu’ensuite sur ce mur un garde-corps sera mis en place, et on sait que tous ces murs maçonnés en pierre ont des problèmes de tenu au cisaillement. Donc on avait besoin de gagner en résistance mécanique sur ce point. Le phasage complet consistant à démonter le mur, le remonter avec une rehausse, renfort fibre de verre, une première passe d’enduit à la chaux et puis une 2ème passe d’enduit gratté pour la finition.

Le muret est remaçonné à la chaux, et l'encadrement finalisé.

Le muret est remaçonné à la chaux, et l’encadrement finalisé.

 

PRÉSERVER LA MISE HORS D’EAU DES SOLS

 

CV : La mise hors d’eau est un aspect essentiel de la durabilité des ouvrages quels qu’ils soient.

Pour les remparts du Fort du Moulin, on a ajouté des barbacanes parce que les niveaux de terres ont changé, depuis l’origine, soit des centaines d’années. Les eaux pluviales s’évacuaient difficilement à l’intérieur du fort, ce qui abimait beaucoup les murs, donc on a reproduit les barbacanes d’origine, c’est de la taille de pierre relativement précise. Il a fallu percer le rempart, et les positionner sur des points correspondant au niveau actuel des sols. On laisse les barbacane qui ne sont plus opérationnelles mais on en recréer d’autre pour assurer la fonction de mise hors d’eau des sols.

 

En réparation connexe, on a changé également des bourrelets, qui sont souvent présent sur ces constructions Vauban. Ils sont en pierre plus tendre, comme pour les encadrements. C’est de la pierre de Pondre. Nous avons changé certains éléments de modénatures en boudin, parce qu’ils étaient complètement érodés.

 

L’enduit du rempart est également refait à façon comme évoqué en d’autres points. Il faut faire attention au choix des matières premières et avec les connaissances adéquates on fait de belles choses.

 

“Il faut faire attention au choix des matières premières,
et avec les connaissances adéquates on fait de belles choses.”

Contrôle du bon fonctionnement de la nouvelle barbacane

Contrôle du bon fonctionnement de la nouvelle barbacane

 

POUR LA 3è TRANCHE DES TRAVAUX DE RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS : APRES LES REMPARTS ET LES ZONES DE CHEMINEMENTS, RESTAURATION D’UN BÂTIMENT.

 

BCB : Pour le corps de bâtiment présent dans l’enceinte, vous avez été confronté au même niveau de détérioration que pour les remparts. Est-ce que les solutions techniques restent les mêmes ?

CV : Pour ce bâtiment à l’intérieur du fort. Nous sommes toujours en présence de maçonneries anciennes. Certaines parties étaient effondrées, d’autres étaient murées. Le projet nous demandait de reconstituer les ouvertures selon leur configuration initiale.

La toiture a été intégralement refaite. On la voit terminée, cheminée face à la mer. Nous avons pérennisé l’ouvrage avec des techniques modernes, mais pour préserver l’aspect ancien, la couverture est constituée de tuiles de récupération. Les souches de cheminées sont des répliques des souches existantes sur place.

Restauration à la chaux d'un bâtiment au cœur de l'enceinte du Fort du Moulin

Restauration à la chaux d’un bâtiment au cœur de l’enceinte du Fort du Moulin

Restauration des toitures du Fort du Moulin - Port Cros

Restauration des toitures du Fort du Moulin – Port Cros

 

BCB : vous avez abordé comme pour la restauration sur l’île de Ste Marguerite (06) l’utilisation du Chanvre et chaux en intérieur

CV : L’intérieur de ce bâtiment reçoit un enduit hygrothermique chanvre et chaux sur environ 300 m². L’épaisseur moyenne est de 5 à 6 cm. On reste dans une logique d’enduisage sur moellons, avec l’apport d’une correction thermique, parfaitement compatible, avec une durée de vie conséquente. De plus, c’est la solution parfaite pour compenser le fruit des murs et gommer l’irrégularité du support.

L’enduit hygrothermique chanvre reste en l’état, sans être recouvert.

 

ET LES QUALITÉS DE L’ENTREPRISE ARLÉA PATRIMOINE POUR RÉUSSIR UN TEL PROJET ?

 

BCB : D’une manière générale, comment organisez-vous votre présence pour ce type de restauration sur une île ?

CV : On part le lundi matin très tôt et on rentre le vendredi. Cela nécessite des équipes soudées pour fonctionner en harmonie. En hiver le site est désert, il peut y avoir des tempêtes, et quelquefois, on est plus nombreux que les habitants. Les conditions de travail peuvent être rude hors saison.

 

BCB : Quelles sont les qualifications de l’entreprise Arléa Patrimoine ?

CV : Pour faire des chantiers Monuments Historiques, Il faut avoir à son actif trois références de travaux similaires, 3 attestations de bonne fin de travaux. Ça vaut n’importe quelle qualification. Donc nous œuvrons dans ce cadre avec des attestations signées par des architectes du patrimoine. Il faut des références. Notre credo est de rester une entreprise de petite taille, faire des chantiers qui nous plaisent et livrer des interventions de qualités.

 

“Notre crédo est de rester une entreprise de petite taille, faire des chantiers qui nous plaisent et livrer des interventions de qualités”.

 

 

 

 

FICHE CHANTIER FORT DU MOULIN | RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

Les acteurs de la restauration du patrimoine de Port-Cros 

 

  • Maîtrise d’ouvrage : Parc National de Port Cros
  • Maîtrise d’œuvre : DRAC et architecte du Patrimoine
  • Entreprise : Arléa Patrimoine, société coopérative et participative – 4987 Chemin de Sainte Colombe – 06140 VENCE | http://www.arlea-patrimoine.com/

 

Applications chaux pour la restauration du patrimoine de Port-Cros 

  • Maçonnage : Tradical® Bâtir + sable
  • Enduisage : ½ Tradical® Bâtir + ½ Tradical® H98
    • Tradical® Bâtir (chaux de classe FL A 3.5) et Tradical® H 98 (chaux aérienne de classe CL 90 S) sont des chaux conforment à la norme européenne des chaux de construction NF EN 459.

 

Application enduit hygrothermique pour la restauration du patrimoine de Port-Cros 

  • Isolation : Tradical® Bâtir + Chanvribat®
    • 22 m3 mis en œuvre par projection mécanique
    • Le couple chaux chanvre Tradical® Bâtir + Chanvribat® est validé par Construire en chanvre et conforme aux exigences performantielles des Règles Professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre
    • Tradical® Bâtir est une chaux de classe FL A 3.5 selon la norme européenne des chaux de construction NF EN 459
    • Chanvribat® est un chanvre labellisé Granulat Chanvre Construction
    • Ce couple chaux chanvre bénéficie d’une réaction au feu A2, s1-d0

 

Crédit photos : Arléa Patrimoine

 

Votre contact pour aller plus loin :

Service Client Sud-Est | Mail : weber-sc-sud-est@saint-gobain.com | Tél. 04 90 39 37 00

formation béton de chanvre en région

Comment se former au Béton de Chanvre en région

SESSION DE FORMATION CONSTRUCTION CHANVRE

Chers professionnels

Nous vous informons de la mise en place de sessions de formation concernant les techniques de construction ou rénovation avec le béton de chanvre.
Nous œuvrons dans ce domaine depuis maintenant 25 ans. Et connaissons tout le potentiel de ce matériau. Il peut vous offrir une réelle opportunité de vous singulariser sur un marché qui ne cesse de croître.

L’ECOLE NATIONALE DU CHANVRE
BCB Tradical® a transmis son savoir-faire auprès des entreprises durant de longues années pour former plus de 1000 professionnels dans ce domaine. Le flambeau est repris depuis quelques temps par L’Ecole Nationale du Chanvre, structure qui dispose d’un ensemble de modules, de l’initiation jusqu’à l’aspect “comment vendre sa prestation” en formation courte, et d’un module formation continue délivrant un titre professionnel “Opérateur Pro Chanvre”. Ses compétences couvrent l’ensemble des besoins des professionnels et sa reconnaissance l’amènent à ouvrir des entités en Europe.

UNE FORMATION DANS VOTRE RÉGION
Jusqu’à présent, l’acquisition des connaissances se faisait essentiellement sur Mende, dans le 48, lieu d’implantation de l’école. Dorénavant, ses formations se mettent en place sur d’autres régions. C’est dans ce cadre qu’un partenariat s’est établi avec le CRDA, à Reims, qui met à disposition son plateau technique.

APPRENDRE EN DÉCEMBRE
Nous vous informons ainsi de la programmation d’une session :
INITIATION A LA MISE EN OEUVRE DU BÉTON DE CHANVRE DANS LE BÂTIMENT

  • Les 1 | 2 | 3 décembre 2020
  • Au CRDA REIMS, Lycée polyvalent François Arago – 1 Rue François Arago – 51100 Reims – France

Cette session peut recevoir de 8 à 12 stagiaires.
Serez-vous parmi les premiers inscrits ?
Pour nous retourner votre demande d’inscription et recevoir un dossier, ou pour simplement connaître le contenu détaillé de ces 3 journées, nous vous invitons à :

> VOUS INSCRIRE ou VOUS RENSEIGNER

Nous espérons que cette information retiendra votre attention
Et restons à votre écoute pour toute précision.
Bien cordialement

 

Votre contact 

Service Client Île-de-France – Nord – Centre – Val de Seine | Mail : weber-sc-idf@saint-gobain.com | Tél. 01 45 13 45 10

BCB Tradical, votre expert en béton de chanvre et chaux aérienne.